Beachshoot
by Petra Prahl
These photographic phantasies are determined by carefully chosen constraints and the use of symbolic attributes. Telegraph poles, airplanes, vast wastelands, a train bridge, or a 50s American car tell in the same manner different stories, as do lurid wigs, kids' toys, a headscarf, or an old Super-8 camera.
Schneider’s work feeds on anecdotes and storytelling, but also on her specific European perspective on America. The world of her photographs is populated by narrow-chested boys and fragile girls, who do not seem to be aware of their own youth and beauty. Their light-heartedness is invaded by a menacing grown-up world, to which they oppose their juvenile lack of compromise. And actually, her work does have an autobiographical aspect to it, since the artist makes herself and her friends the focus of the camera.
Stefanie Schneider photographs her ‘mises en scene’ with a Polaroid camera, of all things. The medium that is usually understood as a means to conserve documentary immediacy is being used in its opposite sense, since places, postures, costumes, and especially the eye-catching image sections are staged. This technical ‘plot device’ mirrors her method as well as her purpose: the laureate of the Folkwangschule Essen uses only expired Polaroid material. Marks, scintillation, black empty smudges, and massive changes in colour add a second layer of reality to the shots and question the validity of imagery, the symbols and the relevance of proper memories.
From these picture that look amateurish and casual raise the impression of authenticity on which we stumble from one moment to the next.
BEACHSHOOT, 2005 // sizes and techniques >>
Beachshoot
La legerté, le glamour des Diva d’Hollywood.
Vidéoclip, reportage de mode ou flashbacks? qui sont ces jeunes gens sur la plage?
Stefanie Schneider n’a pas pour habitude de livrer plus d’information. La pause des modèles, les prises de vue, floues, surexposées positionnent le spectateur au coté de la caméra. De cette proximité naitra une certaine curisosité sur l’avant et l’après, sur la propre experience du regardeur face aux images que l’industrie du film americain a imprimmé dans nos mémoires.
La référence au film américain n’est pas anodine. Les motifs et la technique empreintés font tous pour nous remettre dans l’ambiance. Chaque photographies est une image fixe, un scintillement tiré d’une séquence cinématographique, reminiscence du rêve américain. La narration, détachée, décousue, tisse habilement une réaliaté collective avec des compositions propres. On succombe à la tentation du cinéma et ne détecte qu’au deuxième coup d’œil que les ap- parences peuvent être trompeuses.
Les modèles des photographies de Stefanie Schneider sont jeunes, beaux et belles d’une manière obsédante.
L’ atmosphère est pleine de vie. L’ émotion forte que les images dégagent les éloignent de la photographie publicitaire, imitant seulement l’attrayante stratégie promotionnelle, pour mieux attirer, à un moment, l’œil du spectateur du côté de l’inattendu.
Qui sont ces filles en bikini? Que veulent dire ces scènes bizarres, lointaines, nostalgiques si ce n’est que la propaga- tion d’un flux lent d’un loisir captivant qui enchante et attire. L’utilisation ciblée d’accessoires, d’attributs symboliques détermine le sens de nos propres fantasmes.
Les photographies de Stefanie Schneider veulent toujours et encore raconter des histoires, mais aussi de sa perspective spécifiquement européenne de l’Amérique. Un monde peuplé par ces jeunes gens fragiles, qui semblent ne jamais perdre l’éclat de la jeunesse et de la beauté. Si les oeuvres ont un aspect autobiographique, c’est parce que l’artiste se met habituellement elle et ses amis en scène devant la caméra.
Ironie du sort, les “productions” de Stefanie Schneider sont photographiées avec un appareil Polaroid. Ce médium, qui adhère généralement à la demande de l’immédiateté documentaire, est utilisé de manière paradoxale puisque les lieux, les poses et déguisements sont recherchés et pensés à l’avance. L’artiste utilise uniquement du matériel Polaroid expiré, et se laisse surprendre par ses substances chimiques périmés qui réagissent de façon imprévisible. Les coulures vacillantes, des espaces de couleur aléatoirs s’adaptent comme une deuxième réalité sur les motifs et pose des questions sur la validité de l’imagerie, les symboles et la pertinence de nos propres souvenirs. Ces prises de vues, en apparence caricatures de l’image-amateur, suscitent l’impression d’authenticité, une l’authenticité qui nous fait trébucher encore une fois vers l’instant suivant.